Traitement des images sous IRIS et PSP; ma méthodologie

Cet article va vous montrer l’impact que peut engendrer un traitement photo sur le rendu final.

Je vais volontairement reprendre des clichés d’origine moyens, avec des mises au point perfectibles, et vous présenter les impacts d’un traitement photo plus ou moins poussé. Quand on connait bien ses outils, même le cliché le plus mauvais peut révéler des choses. 

Etape 1 : Premier nettoyage : Avant toutes choses, il faut déjà analyser les clichés RAW. L’imperfection des entraînements mécaniques des montures équatoriales amène parfois à des « bougés » involontaires qui se traduisent par des images inexploitables. Il faut donc les retirer. Ce problème est courant sur la monture que j’utilise, la HEQ5 Pro.

Etape 2 : Le traitement sous IRIS :

Le traitement de base sous IRIS ne change pas. On incorpore les images RAW en mode CFA, on y effectue le prétraitrement avec les Dark, Offset et Flat ( voir l’article sur le traitement photo ou rendez vous sur le site de Christian Build ; le concepteur d’IRIS, pour avoir des tutoriaux de bases.), et on lance une registration. La globale est préférable quand les étoiles sont nombreuses, sinon procédez par zones. Enfin si c’est une région du ciel pauvre en étoiles et que leur luminosité n’est pas très élevée, utilisez la registration manuelle (commande QR2 )

Vient le grand moment de l’addition d’images !

L’addition de base vous donnera un résultat valable dans la plupart des cas.

Cependant, si votre fond de ciel est important (vous photographiez dans un endroit non exempt de pollution lumineuse), si votre mise au point est moyenne, si beaucoup de vos clichés ont un « léger » bougé (étoiles un peu ovalisées), la solution recommandée est l’addition par fonction Drizzle : c’est un algorithme puissant qui fait des miracles. Il va créer une addition optimale et limiter (attention, je dis limiter, pas faire disparaitre !) les imperfections. Concrètement, ça se traduit par :

+ fond de ciel (background) divisé par deux par rapport à l’addition normale (important pour les traitements de luminosité et de contraste à suivre)

+ étoiles plus arrondies.

Traitement post addition :

Si l’addition vous donne une image qui parait peu nette avec des impressions d’étoiles un peu patatoïde, vous pouvez utiliser aussi l’algorithme Richardson Lucy. (Fonction RL2 sous IRIS) Celui-ci va réduire un peu ce défaut en resserrant l’image (attention cependant, le background peut être un peu augmenté). Cette fonction est à utiliser avec prudence. Sélectionnez d’abord une partie de l’image finale et effectuez des tests de traitement pour voir les impacts. Avec des valeurs trop importantes, vous créerez des artefacts gênants.

Les couleurs :

Même en modifiant les caractéristiques des valeurs RVB dans le menu propre à l’APN utilisé, l’effet visuel où l’image baigne dans un environnement verdâtre persiste. Voilà la démarche pour régler ce point :

 En vous aidant d’un logiciel de carte du ciel qui vous donnera les spectres des étoiles, rechercher dans votre image les étoiles qui sont censées être de couleur blanche. Choisissez en une et appliquez la commande WHITE2. Les vrais couleurs apparaitront.

Rehaussement de la dynamique :

L’image commence à être sympa mais maintenant il faut sortir les détails. La commande de rehaussement dynamique sous IRIS permet de faire ressortir les faibles luminosités. Tester avec la barre de progression de la commande pour voir jusqu’où vous pouvez aller.

Me concernant, je rehausse un peu (+ 20 %) et c’est suffisant. PSP prendra le relai avec des fonctions plus avancées.

Un rehaussement de dynamique trop fort fera ressurgir les fortes luminosités et le fond de ciel.

Rehaussement de la couleur :

Vous pouvez aussi utiliser cette fonction qui aura pour effet de renforcer le visuel couleur et de faire ressurgir des détails colorés faibles. Attention cependant, augmenter l’intensité de manière importante va surexposer l’image. La barre « force » vous permettra d’atténuer cet effet mais aussi de limiter le contraste des fortes luminosités, et donc « aplatir » l’image.

Nettoyage des pixels parasites :

Vous constaterez aussi sur l’image des zones avec des groupes de pixels verts, bleus ou rouges. Ils sont dûs au capteur de l’APN et à sa génération de pixels « chauds ». A contrario, vous verrez aussi des pixels sombres. Pour nettoyer ces imperfections, vous pouvez utiliser la commande MAX d’Iris et sélectionnant une zone. Cette commande va supprimer un les points les plus lumineux (attention à ne pas incorporer d’étoiles ou autres objets brillants dans la zone définie car vous risqueriez de les effacer aussi !)

La commande MIN vous permettra de supprimer les pixels sombres avec la même procédure de sélection de zone.

Enregistrement :

Une fois ces étapes esthétiques sous IRIS accomplies, vous pouvez enregistrer le document sous forme de BMP.

Traitement sous Paint Shop Pro (PSP) :

Chargez l’image avec PSP.

Utiliser les fonctions contrastes Luminosités faibles/moyennes/élevées pour faire ressortir les détails.

La fonction Clarifier est aussi une bonne alliée pour faire ressortir les détails ou les objets un peu noyés dans le fond de ciel.

Utilisez aussi un masque flou pour la Netteté, vous affinerez l’image.

Le Traitement optimal des photos est assez puissant mais attention avec le curseur du noir. A vouloir trop noircir le fond de ciel vous « tuez » des détails (souvent, c’est le réflexe qu’on peut avoir quand le fond de ciel est très important, mais n’oubliez pas que vous assombrissez aussi les détails des objets photographiés !). Restez sur un fond de ciel sombre mais avec une légère luminosité résiduelle.

Utilisez aussi l’Equilibre des couleurs pour donner une touche esthétique à votre image finale.

Tout ces conseils ne remplaceront jamais votre propre approche personnel du sujet, et les essais qu’il vous faudra effectuer pour apprendre à bien connaitre les contrôles et les possibilités de vos outils. Ces conseils ont l’avantage de vous décrire une méthodologie qui m’amène à réussir mes propres clichés et à en tirant le meilleur parti pris.

Exemple 1:

M 92 A : cliché avec le traitement suivant :

-       Toutes les images d’origines

-       Prétraitement Flat,Dark, Offset

-       Registration globale

-       Addition arithmétique

-       Augmentation du contraste

-       Traitement sur PSP avec Traitement optimal

-       Traitement sur PSP avec luminosité faible/moyen/élevé

-       Ajustement des couleurs RVB

-       Redimensionnement

-       Fin

Conclusion : même si réputé pour avoir un centre lumineux et pouvant occasionner de la surexposition, cette photographie de M92 donne un résultat mitigé.

M 92 B : cliché avec le traitement suivant :

-       Sélection des images RAW propres

-       Prétraitement Flat, Dark, Offset

-       Registration globale

-       Drizzle

-       White2

-       Rehausse modérée de la dynamique (avec fonction force pour limiter la surexposition du centre de l’amas)

-       Rehausse modérée des couleurs

-       Traitement sur PSP avec Traitement optimal

-       Traitement sur PSP avec luminosité faible/moyen/élevé

-       Traitement netteté

-       Redimensionnement

-       Fin

Conclusion : Et voila avec un traitement différent comment on exploite bien mieux les images d’origines ! A noter que la mise au point avaient été avec un masque de Hartmann.